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Cahier 1 – Feuillet 4 – Hosties Noires – 2004

En 2004 la ville de Reims organise une exposition collective, Hosties Noires, nommée d’après le poème de Léopold Sédar Senghor en hommage aux tirailleurs sénégalais.

Le titre d’Hosties Noires choisi par Léopold Sédar Senghor fait référence au sacrement de l’Eucharistie, créé à l’occasion de la Cène, qui commémore chez les chrétiens le sacrifice du Christ. Il est comparé, dans le poème, à celui des tirailleurs sénégalais et, en particulier pour cette exposition, au sacrifice de ceux qui ont victorieusement défendu la ville de Reims en 1917 contre une offensive de l’armée allemande. Avec une scénographie qui évoque la Cène, Ndary Lo présente un groupe de onze personnages réalisés avec des platines et des canons de fusils, répartis autour d’un tirailleur en prière réalisé avec des pièces de matériel militaire récupérées sur les lieux des combats,

Aucun commentaire n’a jamais été fait, ni sur la scénographie de cette installation ni sur le nombre des personnages qui entourent le personnage principal. Voulant assimiler cette œuvre à une représentation de la Cène j’ai cherché, sans succès, un douzième personnage qui aurait correspondu au groupe des douze apôtres entourant Jésus à cette occasion, jusqu’au moment où, comme raconté en début de ce texte, Souleymane Bachir Diagne m’a indiqué la bonne direction.

Cette référence aux onze grains permet à Ndary Lo d’associer tous les membres de la confrérie Tidjane au témoignage de la solidarité sans limite exaltée par Léopold Sédar Senghor avec une référence à un rituel chrétien. Au-delà de son appartenance à cette confrérie Ndary Lo a voulu mettre en exergue le rôle de son père qui avait appartenu à un régiment de Tirailleurs Sénégalais. Pour tous ceux-là il a installé, à côté de son œuvre centrale, une Marche des oubliés, démarche qui n’a pas besoin d’être commentée.