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Biographie


Né en 1961 à Tivaouane (Sénégal), Ndary Lo est mort le 8 juin 2017 à Lyon (France). 

Ndary Mbathio Lo est né le 9 mai 1961 à Rufisque au Sénégal. Son père, polygame, sera à la tête d’une famille de 24 enfants et dirigeait un atelier d’imprimerie d’état. Il a décidé d’envoyer, dès l’âge de trois ans, son fils chez ses grands-parents à la campagne à Tivaouane, ville sainte de la confrèrie Tidjane. Cette séparation aura une influence durable sur les rapports du fils avec son père.

A l’issue de ses études secondaires Ndary commence par étudier les langues puis s’inscrit à l’Ecole Nationale de Beaux-Arts de Dakar, option graphisme et communication, dont il sort dîplômé en 1992.

Dans le prolongement de ses études Ndary va envisager de se lancer dans la communication, s’essayer à l’expertise d’assurance tout en (sur)vivant comme squatter dans une ancienne usine Bata désaffectée et en commençant à peindre. On trouve encore certains de ses tableaux de la période 1993/1994 où il milite activement contre le SIDA. C’est en 1995 qu’il change définitivement de medium et se consacre au travail du fer. Il est lauréat et premier prix du sixième Salon national des artistes plasticiens du Sénégal décerné conjointement avec le Goethe Institut de Dakar pour récompenser l’œuvre d’un jeune artiste. Cette récompense sera accompagnée d’une bourse qui lui permettra, en 1996, de faire un voyage en Allemagne et Belgique et de découvrir l’Europe.

Au contact du groupe Art Horizon il formalise son engagement dans le mouvement de la   Récupération et va élaborer sa technique d’accumulation/récupération qu’il pratiquera tout au long de sa carrière. Cette période va être couronnée par une exposition qui se tiendra à Dakar puis à Saint-Louis en 1996, Sous le signe de la paix. Il sera lauréat du prix de la Commission européenne pour la Jeune création contemporaine africaine 1996, récompensant l’Hommage à Ousmane Sow la première de ses grandes œuvres monumentales.

Dès 1997 il aborde sa période de personnages réalisés avec des fers à cheval dont la plupart seront présentés à l’exposition Encore, encore, encore à l’espace Vema en décembre 1997. Cette période va se poursuivre en 1998 et le plus élaboré de ces personnages en marche sera exposé en 2000 dans les Jardins du palais Royal, L’Homme qui Marche de Rodin à Mimran.  

En 1999 Ndary lo est lauréat du Grand Prix du Président de la République pour les Arts récompensant Nianal rew mi, Hommage à Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. Au cours de cette même année il est invité en résidence au Canada, au Symposium international d’art actuel de Moncton pour la manifestation Attention, le Mascaret ne siffle pas, où il réalise une installation éphémére monumentale.

En 2000, Ndary Lo est l’invité de la Septième biennale des arts visuels qui se tient à Cuba. Il reçoit le Prix du Conseil régional de Thiès, Cayorades 2000.

C’est en 2002 que le Musée Dapper organise à Paris sa première exposition personnelle en Europe, L’Art en marche de Ndary Lo, et qu’à Dakar il reçoit le Grand Prix Léopold Sedar Senghor de la Biennale de Dakar 2002 pour La Longue Marche du changement. Cette même année il reçoit la distinction de Chevalier des Arts et des lettres de la République française. A l’issue d’une résidence à la Fondation Blachère il crée la Prière Universelle, dernière des œuvres monumentales qu’il a réalisées.

En 2003 Ndary Lo expose au Festival Mawâzine à Rabat, puis à Bruxelles pour Plasticiens en mouvement une œuvre initiée l’année précédente à Dakar. En décembre 2003, Ndary épouse Aissatou.

2004 est une année exceptionnelle avec Recours, très prolifique et particulièrement émouvante installation à Gorée sur le thème de l’esclavage, Hosties Noires à Reims où le thème du sacrifice rédempteur permet à Ndary Lo de rejoindre son histoire familiale et la figure de son père ainsi que Verticales à Villeneuve d’Ascq, exposition qu’il a organisée comme une quasi-rétrospective de ses dix premières années de création. La galerie Guigon organise une première exposition, Postures, Stations et autres sculptures, et, en novembre, naît sa première fille, Aminata.

En 2006 l’Institut français lui demande de préparer une exposition, Les Attaches célestes, de nouveau sous le patronage intellectuel de Léopold Sedar Senghor, pour laquelle Ndary Lo va créer plusieurs œuvres majeures. C’est également l’année au cours de laquelle est présentée l’installation Les os de mes ancêtres pour Sénégal Contemporain exposition organisée à Paris par le Musée Dapper et que naît sa seconde fille Sakinatou.

2007 est marquée par Malmö-Dakar une exposition où Ndary Lo présente un calvaire élaboré à partir « d’épaves » de la vie quotidienne qu’il avait apportées dans ses valises.

2008, autre grande année, voit Ndary Lo recevoir pour la seconde fois de sa carrière, fait exceptionnel, le Grand Prix Léopold Sedar Senghor de la Biennale de Dakar 2008 pour La Grande Muraille Verte. Il réalise pour Travesia, manifestation qui se passe aux Iles Canaries l’installation Les Misérables et est lauréat des Trophées du Panafricanisme. Le couple accueille sa troisième fille Rokhaya.

En 2009 une œuvre de Ndary lo est présentée à l’exposition Persona à Bruxelles et la Fondation Blachère lui permet de re-montrer son installation Le Refus de Rosa Parks dans une version particulièrement épurée. C’est également en 2009 que son père disparaît.

2010 est l’année de Taking Off : l’Envol, exposition très fortement chargée de symboles qui ont pu être diversement interprétés. L’ambiguïté entre les Envols et les crucifiés apparaît en pleine lumière, on ne parle plus de personnages qui marchent mais de personnages qui s’envolent. Ce thème annonce la création du Day After exposé dans La Divine Comédie, à Francfort puis à Washington en 2014 et 2015.

En 2011, l’année de ses cinquante ans, l’Institut français laissera Ndary Lo choisir dans ses réserves des œuvres qui seront présentées à Dakar sous la forme d’une grande rétrospective où ses créatures en fer à béton seront bariolées de couleurs vives. Ndary Lo présentera également à la galerie Guigon, à l’occasion de Strange Fruit, ses dernières créations consistant en une pléiade de nouvelles formes féminines et Le Grand Chasseur.

En 2014 naît sa dernière fille, Penda Madiba. Ndary Lo va créer à L’Ile Maurice la Voile de la Liberté une commande de l’UNESCO pour le 179° anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

A l’automne 2015 on lui diagnostique un cancer du foie. Il vient en France se faire soigner et après son opération à Lyon trouvera refuge jusqu’à son décès chez son ami Christian Corond.  Il fera un aller-retour éclair à Dakar en décembre 2016 pour régler ses affaires personnelles et dire un dernier adieu à son ami Joe Ouakam.

En mai 2017, quatre semaines avant sa mort, la municipalité de Saint-Etienne lui rendra un vibrant hommage en lui remettant une Médaille d’or de la Ville de Saint-Etienne et la Fondation Blachère exposera, en particulier, La Prière Universelle sur l’esplanade du Palais des Papes à Avignon à l’occasion des Eclaireurs.

Ndary Lo est décédé le 8 juin 2017 l’Hôpîtal de la Croix Rousse à Lyon.

Photo_Ndary-biographie