Délit de surcharge

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Délit de surcharge, crééé en 2004 au Centre culturel français à l’occasion du Dak’Art Off, en Hommage aux naufragés du Joola qui eut lieu le 26 septembre 2002, est le premier exemple de la démarche détournement/accumulation/installation qu’a théorisée Dominique Berthet. Ndary Lo y utilise les matériaux qui sont entassés dans son atelier pour traiter, en une seule oeuvre, la plupart des thèmes qui animent toute sa création :

une monumentale accumulation d’objets détournés, constituant les passagers de la pirogue,
la croix accrochée dans le flamboyant, qui fait partie de la longue série des croix réalisées par Ndary Lo,
les lignes continues de personnages en fil de fer qu’il a peints en vert/jaune/rouge et disposés dans un mouvement ascendant. Ils représentent une des nombreuses mises en scène de la phrase de Nietzsche qui hante Ndary Lo, « Monter c’est ce que veut la vie et en montant se dépasser ». Il développera cette scénographie et une multitude de ses figurines seront les uniques personnages de la très émouvante installation Recours / 2004,
les semelles de tongs abandonnées sur les rivages, symboles des laissés pour compte qui se sont embarqués et ne sont jamais revenus. Elles seront, en particulier, un élément significatif de La Longue Marche du Changement / 2002 et des Misérables / 2008,
les personnages en fer et os, symbolisation de l’esclavage, dont l’aboutissement sera l’installation Les Os de mes Ancêtres / 2005,
l’accrochage d’« épaves », lambeaux de pagnes régulièrement utilisés de 2002 à 2008 et magnifiés dans l’installation de Malmö / 2007 et dans Les Misérables / 2008,
des têtes de poupées emmanchées au bout de tiges de fer à béton, exposées dans L’Europe fantôme / 2003 et Verticales / 2004 ,
des mortiers de bois précédemment utilisés à l’occasion de Nitëntu / 2002,
quant au casque, qui était également dans la cour de l’atelier de Ndary Lo, s’agirait-il d’une allusion aux militaires chargés de la gestion du navire ?